boucler la boucle

Je crois qu'il faut se rendre à l'évidence... Je suis rentrée. 

Une semaine pour se remettre du décalage horaire. 
Deux semaines pour être sure de ne pas sauter dans le prochain avion. 
Trois semaines pour se sentir à nouveau en phase avec les gens et ne plus avoir cette impression de débarquer d'un autre monde pas tout à fait compatible. 
Quatre semaines pour trouver du travail. (J'ai conscience de ma chance, il paraît que c'est la crise. Je remercie au passage toutes ces personnes qui m'ont tenu un discours bien négatif sur le marché du travail en France). 
Cinq semaines pour se projeter dans une nouvelle vie et savoir un peu mieux où je vais. 

J'ai eu du mal à accepter cette idée que ça y est j'étais de retour, que non je n'allais pas repartir tout de suite, qu'il fallait atterrir un peu, accepter de se poser pour un moment. Heureusement, il y a les gens, ceux pour lesquels j'ai eu envie de revenir, qui m'entourent de leur affection, de leurs conseils, de leur soutien, de leur écoute. 

Je voulais mettre un point final à ce blog qui m'aura servi de lieu d'expression et de lien avec vous durant cette année. Je reviens plus forte et plus sure de moi, un peu fière d'avoir été au bout de ce voyage loin de mes repères. J'ai rencontré des gens de tous horizons. Certains m'ont ouvert les yeux sur des choses pour lesquelles j'ignorais avoir un intérêt, m'ont montré d'autres façons de vivre et de concevoir sa vie, des idées qu'il vaut le coup de défendre. J'espère que ma route croisera à nouveau certains d'entre eux. Mais il est temps aussi que j'apprenne à accepter le caractère éphémère de certaines relations. Elles n'en sont pas moins significatives et belles à leur façon. 

Je ne vous raconte pas les dernières semaines, le long voyage en stop et l'île de Vancouver. C'était magnifique, intense et chargé d'émotions contradictoires. Disons que ça ne m'aide pas là tout de suite de regarder les photos et de mettre en mots tout ça. La vidéo qui suit vous donnera un aperçu de cet été.




Je préfère me concentrer sur les bonnes choses qui sont ici à porter de main et qui permettent d'aller de l'avant. 

 reprendre goût à mon pays

 un cadeau tout doux pour préparer l'hiver

 des retrouvailles

 des souvenirs encore trop frais

 des gens bien habillés

 des signes qui ne trompent pas

 un déménagement, pas le mien

 des messages forts

 des photos de touristes pour se réconcilier avec la ville


 des frangines

 de la pluie pour être bien sûr que l'été c'est fini

 un week-end à la campagne

 de belles couleurs et des pommes


 le futur proche





et la tricothérapie


Je déménage dans un nouvel espace.
On verra ce que j'y mets.
Je ne sais pas plus que vous pour le moment.
Des images et des mots sans doute.
http://chloeanyways.tumblr.com/

Comment j'ai fait une heure de scooter par jour pour aller peinturer une maison



C'est une histoire de finances à sec et d'amour aussi un peu. On avait prévu de partir pour l'île de Vancouver, trouvé le wwoofing et tout. Restait plus qu'à paqueter nos affaires et se mettre sur le bord de la route le pouce en l'air. Mais les gens chez qui nous étions nous ont proposé de nous payer pour peindre une maison. Je voulais partir. Il a voulu rester. J'ai choisi de rester avec lui. C'est simple comme histoire en fait. 

Donc tous les matins on enfourchait le scooter pour descendre la route de montagne en terre, traverser le pont métalique orange et longer le lac sur 6 miles jusqu'à la maison au bord de la creek. Moi qui ait tout le temps peur en voiture (oui c'est une des choses pas sympas que je vais garder du Canada), j'ai cru mourrir la première fois que je suis montée sur le scooter. "Alors c'était pas si terrible?" "Tu rigoles?! Tu ne m'as pas entendu crier que ça allait trop vite!" "Dis toi que la route est limitée à soixante et que le scooter ne peut pas dépasser soixante..."  Au fil des jours j'ai fini par m'habituer et me détendre un peu. J'avais toujours peur mais je criais moins. J'essayais de concentrer mon attention sur le paysage et non sur la route. Je n'avais pas trop à me forcer...




Pour les pauses dèj, on allait à la plage ou alors on s'asseyait au bord de la rivière et on regardait les saumons remonter le courant. C'était pas pire comme cadre de travail. C'est pour ça, je ne me plaignais pas trop... Sauf le jour où on a peint sous la pluie et qu'on est revenu en scooter. On aurait sauté dans le lac tout habillés, le résultat aurait été le même. Le lendemain on nous a prêté des affaires de pluie. Je n'avais pas mon appareil photo et c'est bien dommage car on avait des looks de vainqueurs. Qui achète un pantalon de pluie jaune, qui?!








On a même entrepris un voyage jusqu'aux sources d'eau chaude naturelle (dieu que c'est long en français) mais le scooter ne nous a pas emmené jusque là. Enfin c'est une autre histoire que je vous raconterais une autre fois. 




Perchés dans la montagne

 
















Bien perchés. Je ne veux pas juger ce qui sans doute m'échappe, mais je ne comprends pas bien ce que font ces gens. Ils sont thérapeutes. La semaine dernière ma mission était de nourrir leurs
élèves venus pour un workshop. Le th
ème était "recréer sa propre naissance" (ne me demandez pas, je n'ai pas compris j'ai dit!) Ca parlait d'énergie, de process et de training. Ils étaient tous à  200% et n'avaient pas l'air de se rendre compte que ce qu'ils faisaient la journée longue me semblait bien obscur. Mise à part cette bizzarerie, ces gens étaient vraiment adorables. J'ai été invité aux quatre coins du Canada et des États unis.





Ah et aussi c'est la saison où les saumons remontent la rivière pour se reproduire et mourrir. C'est assez fou comme histoire. Ils reviennent à l'endroit exact où ils sont nés, grâce à leur odorat apparement. Ils s'accouplent, kind of parce que ça semble plutôt être une affaire de madame pond ses œufs et monsieur répand sa semence par dessus.
 


Et sinon dans ma vie, je voudrais un hamac.